mardi 24 janvier 2012

9èmes Assises nationales de l'ALCS De l'usage de drogues injectables


MNW


Les travaux des 9èmes Assises nationales de l'Association de lutte contre le sida (ALCS) se sont ouverts, vendredi à Assilah, sous le thème "Pour une approche des usages de drogues fondées sur la santé et les droits de l'Homme".
Cette édition, organisée sous la présidence d'honneur de Pierre Bergé, président de Sidaction, l'une des principales associations de lutte contre le sida en Europe, connait la participation de quelque 350 personnes, des volontaires et salariés de l'ALCS, des institutionnels, des experts nationaux et internationaux et des acteurs associatifs impliqués dans la lutte contre le sida et la réduction des risques auprès des personnes usagères de drogue injectables.
Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, la présidente de l'ALCS, Mme Hakima Himmich, a indiqué que ces assises constituent une occasion de partage et de réflexion sur le grave problème de santé publique que représente l'usage de drogues, soulignant le lien étroit entre la propagation du sida et l'usage de drogues injectées, vu le fort taux de prévalence au VIH par mis les consommateurs de ce type de drogues.
Elle a aussi relevé qu'aucune politique axée uniquement sur le volet sécuritaire ne peut résoudre le problème des infections, estimant que le problème de la drogue est devenu un problème de santé publique qui nécessite une politique de réduction des risques auprès des usagers, basée sur le respect de leurs droits humains, l'amélioration de leur conditions de vie et la lutte contre la stigmatisation dont ils sont victimes au quotidien.
Pour sa part, M. Bergé s'est félicité des efforts menés aux Maroc par les associations et les services concernés par la lutte contre le sida et l'aide aux victimes de la drogue, notant que ces deux phénomènes sont encore souvent entourés de peur, de diabolisation et de stigmatisation des victimes.
Il a toutefois souligné les avancées réalisées dans ce domaine, qui ont permis le ralentissement de la propagation du sida dans le monde grâce à l'approche participative suivie dans le traitement de cette maladie et qui a fédéré chercheurs, médecins et porteurs du VIH, estimant qu'une telle approche peut aussi résoudre le problème de la drogue avec le concours des autorités publiques.
De son côté, la représentante du ministère de la Santé, Mme Aziza Bennani, a mis en avant la collaboration entre le département de la santé et l'ALCS et les différentes associations concernées en matière de réduction des risques d'infection liés à l'usage de drogues, notamment dans le cadre d'une stratégie nationale de réduction des risques axée sur la distribution de seringues et un programme de substitution par la méthadone.
Elle a aussi relevé l'élaboration en cours du plan national de lutte contre le sida pour la période 2012-2016, qui prévoit des mesures d'aide, de traitement et de prise en charge des usagers de drogues injectables et la lutte contre la discrimination et la stigmatisation de ces personnes.
Cette rencontre a été marquée par la participation du président du conseil municipal d'Assilah et secrétaire général de la Fondation forum d'Assilah, M. Mohamed Benaissa et les représentants d'ONU-Sida, de l'ALCS-section Nord et différentes organisations nationales et internationales intervenant dans ce domaine.
Parallèlement aux travaux de ces assises, l'ALCS organise une conférence maghrébine de plaidoyer contre la stigmatisation des personnes usagères de drogues. Cette conférence traitera de l'usage de drogue dans les pays du Maghreb, du point de vue de la situation épidémiologique, la législation, les programmes de réduction des risques et la place de la société civile.
Ce sera également l'occasion de présenter les résultats d'un diagnostique de la situation en matière de stigmatisation des usagers de drogues injectables réalisé auprès de 300 usagers, ainsi que d'un rapport sur l'usage de la drogue et la loi au Maroc.
 


L'opinion

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